Centré sur l’isolation de l’enveloppe des bâtiments et sur les économies d’énergie, le marché de la rénovation dispose aujourd’hui d’un potentiel supplémentaire grâce à l’intelligence des objets. La technologie est aboutie et son déploiement à large échelle semble imminent. Une opportunité pour les entreprises du second-oeuvre.
Les smartphones et avec eux les objets connectés ont envahis nos vies, à se demander comment faisait-on avant. Si les notions de domotiques, d’automation ou de maison intelligente ne sont pas nouvelles, elles prennent aujourd’hui une dimension inédite avec les objets connectés. Si leur réelle diffusion tarde à se généraliser, elle semble pourtant imminente et inéluctable.
Selon diverses études, en Suisse, moins de un foyer sur dix utilise un appareil domotique ou objet connecté. Tout le monde ou presque connaît l’existence de ces technologies mais beaucoup sous-estiment, ou ignorent, leur potentiel. Si les prix d’achat freinent de nombreux consommateurs, les économies sur le long terme devraient les encourager.
Moyennant un investissement initial relativement abordable, les nouvelles constructions peuvent difficilement échapper à une telle installation. Dans le cas d’une rénovation, l’investissement peut être, proportionnellement, plus important. La tendance est pourtant à la baisse et chaque salon professionnel ou tout public, chaque nouveau produit présenté sur le marché, en est le témoin. Le marché de la rénovation trouve donc dans cette démocratisation technologique une formidable opportunité. Centré jusqu’ici essentiellement sur les questions d’isolation de l’enveloppe (façades, fenêtres, toiture), ce marché a maintenant des outils d’optimisation supplémentaires. En configurant correctement les dispositifs de pilotage et de programmation à distance du chauffage ou encore de l’éclairage, on peut par exemple constater jusqu’à 15 % de réduction sur les factures énergétiques.
Lenteur suisse
Confort, sécurité, simplification des tâches quotidiennes ou récurrentes, ou encore divertissement, la domotique ne manque pas d’arguments pour attirer une large cible. Paradoxalement, elle se déploie relativement lentement. La Suisse reste majoritairement un pays de locataires; ceci explique en partie ce rythme lent. Les propriétaires, quant à eux, se sont d’abord concentrés sur des travaux structurels (enveloppe ou installations techniques). Selon un récent sondage, seul 25% des propriétaires qui prévoient une rénovation seraient prêts à investir dans un objet connecté pour le logement (dispositif d’ouverture ou de fermeture des volets, caméra, contrôle du chauffage et des éclairages à distance, etc.), essentiellement pour des questions de coûts d’installation.
« la domotique pour optimiser la rénovation »
La domotique intervient comme un complément qui optimise la rénovation énergétique, afin de réaliser des réductions de dépenses encore plus importantes par la suite.
En effet, même si la domotique est prévue pour des soucis de confort et de sécurité, elle répond aussi à des objectifs de performances énergétiques. Par exemple, en mesurant la consommation de chaque poste, on prend rapidement conscience des appareils les plus énergivores, afin de décider de la bonne alternative : les utiliser moins souvent, différemment, ou les remplacer. Dans certains cas, la domotique offre même des statistiques précises sur la consommation d’eau. En ce sens, elle aide les familles à identifier des pratiques les plus gourmandes, pour réadapter leurs habitudes et adopter un meilleur comportement.
De nombreuses fonctionnalités répondent à des objectifs d’économies d’énergies bien ciblés. Par exemple, l’installation d’un détecteur de présence au niveau du chauffe-eau facilite la gestion de la température, pour éviter de pousser le fonctionnement lorsque personne n’est dans le logement.
Les détecteurs d’ouvertures de portes et fenêtres, quant à eux, transmettent directement l’alerte au dispositif de chauffage : celui-ci se stoppe automatiquement, pour supprimer toute consommation inutile.
Plus généralement, tous les systèmes de chauffage qui incluent la domotique permettent aux habitants de piloter intuitivement la maison, pour réduire autant que possible les consommations, sans renoncer au confort.
Malgré toutes ses belles promesses, la domotique ne sera pas efficace, sur le plan énergétique, si elle est installée dans une maison mal isolée. Avant d’introduire un chauffage connecté, il est judicieux de prévoir un audit énergétique.
Pour leur part, les programmes de pilotage de la maison permettent de configurer des scénarii en fonction de ses propres souhaits et habitudes. Mais s’ils ne sont pas correctement réglés, ils peuvent générer des consommations supplémentaires. Les services et les conseils d’un professionnel sont toujours essentiels.
Malgré un léger tassement, la construction de nouveaux logements reste soutenue; environ 14’500 nouveaux bâtiments sont construits chaque année. La tendance est aux logements collectifs, plus d’immeubles et moins de maisons individuelles. Le marché de la rénovation prend de l’ampleur. Quelque 35% de l’ensemble des dépenses dans la construction découlent de travaux de rénovation.
Source : CHANTIERS MAGAZINE